Ce dimanche 4 juin 2023, les citoyens de Guinée-Bissau se sont rendus aux urnes pour élire de nouveaux membres de leur Assemblée nationale, dissoute il y a plus d’un an. Ce vote vise à mettre fin à la paralysie politique qui afflige ce petit État d’Afrique de l’Ouest, marqué par une série de crises politiques.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 (GMT et heure locale). Les 884 000 électeurs inscrits auront jusqu’à 17h00 pour participer à ce scrutin à la proportionnelle à un tour. Ils renouvelleront ainsi les 102 députés, et les résultats sont attendus au moins 48 heures après la clôture du scrutin.
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Un vote décisif pour l’avenir de la Guinée-Bissau
Dans un bureau de vote en extérieur situé dans le quartier de Bairro Militar, à la capitale Bissau, une trentaine d’électeurs attendaient en file indienne à l’ombre des arbres, sous la surveillance des forces de sécurité déployées à proximité.
Fode Malam Faty, 55 ans, candidat du Parti du renouveau social, a déclaré après avoir voté : « Il y a habituellement des troubles après le comptage des voix. Mais cette fois, j’ose espérer qu’il n’y en aura pas. Que le meilleur gagne et que la paix règne dans le pays. »
La Guinée-Bissau a connu une instabilité politique chronique depuis son indépendance du Portugal en 1974, marquée par une série de coups d’État ou de tentatives de coup d’État, le dernier en février 2022.
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Environ 200 observateurs internationaux ont été déployés dans le pays pour surveiller le déroulement du vote.
Vingt-deux partis politiques se disputent le scrutin, parmi lesquels les trois principaux qui se partageaient presque tous les sièges de l’Assemblée sortante : le Madem G15, la famille politique du président Embalo, le Parti africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC) fondé par Amilcar Cabral, qui a longtemps dominé la politique nationale, et le Parti du renouveau social (PRS).
Un nouveau Premier ministre sera nommé à l’issue du vote.
L’espoir d’un gouvernement à l’écoute de la jeunesse et créateur d’opportunités professionnelles
Bacary Djassi, 75 ans, a confié à l’AFP : « Il faut que le prochain gouvernement pense à nous, paie régulièrement nos pensions. Non seulement elles sont dérisoires, mais parfois nous attendons plusieurs mois avant de les toucher. Je prie aussi pour la stabilité. »
Dans l’un des pays les moins développés au monde, qui a été touché successivement par les conséquences de la crise du Covid-19 et la guerre en Ukraine, les enjeux économiques occupent une place centrale dans les préoccupations.
Diarra Fati, 47 ans, souligne : « Que le futur Premier ministre trouve des solutions pour faire face au coût de la vie. »
Teodoro Mendes, âgé de 23 ans et étudiant à l’université Amilcar Cabral, estime quant à lui : « On nous forme pour le chômage. Il n’y a pas suffisamment d’emplois pour les milliers de jeunes diplômés. » Il souhaite un gouvernement innovant, à l’écoute des jeunes et créateur d’opportunités professionnelles.