La Cour suprême du Tchad a rendu une décision définitive jeudi, confirmant la légitimité des résultats du référendum constitutionnel organisé par la junte militaire au pouvoir depuis deux ans et demi. Cette étape cruciale est censée ouvrir la voie à des élections prévues pour la fin de l’année 2024 dans le pays.
Selon les résultats officiels, le « oui » l’a emporté avec 85,90% des voix, tandis que le « non » a recueilli 14,10% des suffrages, avec un taux de participation de 62,8%. Ces chiffres ont été annoncés lors d’une conférence de presse par le président de la Cour suprême. Néanmoins, une partie de l’opposition et de la société civile considère ce résultat comme un plébiscite visant à préparer l’élection du président de transition, le général Mahamat Idriss Déby Itno.
Malgré les contestations, la Cour suprême a rejeté le recours du Bloc Fédéral, une coalition de l’opposition qui avait demandé l’annulation des résultats en raison de prétendues irrégularités dans le déroulement du vote.
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Commandez MaintenantL’opposition, ayant appelé largement au boycott du référendum, exprime son mécontentement. Max Kemkoye, président du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), qualifie le résultat de ce scrutin de « second coup d’État de Mahamat Idriss Déby Itno », soulignant que les résultats ne sont pas crédibles.
Le nouveau texte constitutionnel ne semble pas différer significativement de celui en vigueur, maintenant encore un pouvoir substantiel entre les mains du chef de l’État.
À l’âge de 37 ans, Mahamat Déby avait été proclamé président de transition en avril 2021 à la tête d’une junte de 15 généraux, succédant à son père, Idriss Déby Itno, décédé au front des mains de rebelles. Ce dernier avait dirigé le pays de manière autoritaire pendant plus de 30 ans.
Initialement, le jeune général avait promis des élections après une transition de 18 mois, s’engageant à ne pas se présenter, selon les accords avec l’Union africaine. Cependant, son régime a prolongé la transition de deux ans, lui permettant de se porter candidat à la présidentielle prévue à la fin de 2024.
Le 20 octobre 2022, date anniversaire des 18 mois de transition, des manifestations contre la prolongation ont été réprimées de manière brutale à N’Djamena, entraînant la mort de centaines de jeunes manifestants. Plus de mille personnes ont été emprisonnées, certaines ont été graciées, mais des rapports d’ONG et de l’opposition font état de tortures et de disparitions.