Israël et l’Afrique du Sud se trouvent au centre d’une bataille juridique devant la Cour internationale de Justice (CIJ) à La Haye. Les tensions ont émergé après que Pretoria a accusé Israël d' »actes génocidaires » à Gaza, des allégations vigoureusement rejetées par Israël comme une « diffamation sanglante ».
Dans une requête de 84 pages soumise à la CIJ, l’Afrique du Sud presse les juges d’ordonner à Israël de « suspendre immédiatement ses opérations militaires » dans la bande de Gaza. L’accusation principale de Pretoria est que Israël a été, est, et risque de continuer à se livrer à des actes de génocide contre le peuple palestinien à Gaza.
Israël a réagi fermement à ces allégations, qualifiant la déclaration de Pretoria de « diffamation sanglante absurde ». Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré que ce n’était pas Israël, mais le Hamas, qui était responsable du génocide. Israël a pris l’engagement de « détruire » le Hamas suite à son attaque sans précédent sur le sol israélien le 7 octobre.
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Depuis cette attaque, la guerre qui s’en est suivie a engendré plus de 23 000 décès dans la bande de Gaza, principalement des femmes et des mineurs, selon les données du ministère de la Santé du Hamas. La population de la bande de Gaza, composée de 2,4 millions d’habitants, dont près de 1,9 million ont été contraints de fuir leur domicile selon l’ONU, continue de faire face à une situation humanitaire désastreuse.
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Commandez MaintenantLa CIJ, chargée de régler les différends entre États membres, doit maintenant délibérer sur cette affaire. Bien que ses décisions soient juridiquement contraignantes, la cour n’a aucun pouvoir direct pour les faire appliquer. La possibilité théorique d’ordonner à Israël de mettre fin à ses opérations militaires existe, mais l’histoire récente, comme l’ignorance par la Russie d’une injonction similaire envers l’Ukraine en 2022, soulève des questions sur l’efficacité pratique de telles décisions.
Johann Soufi, avocat et expert en justice internationale, estime que même si une décision en faveur de l’Afrique du Sud aurait un « impact symbolique extrêmement important », la mise en œuvre de telles décisions reste problématique. Il souligne que la justice internationale représente cependant le dernier recours.
Les deux parties, Israël et l’Afrique du Sud, ont signé la Convention des Nations unies sur le génocide, créée en 1948 en réponse à l’Holocauste. En vertu de cette convention, tout pays signataire peut poursuivre un autre devant la CIJ en cas de désaccord sur l’interprétation, l’application ou le respect des règles visant à prévenir le génocide.
L’Afrique du Sud, tout en condamnant fermement l’attaque du Hamas, estime qu’aucune attaque armée, quelle que soit sa gravité, ne peut justifier des violations de la convention sur le génocide. Elle affirme que l’action israélienne à Gaza vise à provoquer la destruction d’une partie substantielle du groupe national, racial et ethnique palestinien, impliquant le meurtre de milliers de Palestiniens, des déplacements forcés et l’entrave à l’accès à une aide humanitaire, entraînant une « famine ».
Pretoria demande à la CIJ d’imposer des « mesures provisoires » urgentes pendant que l’affaire est examinée sur le fond, une procédure qui pourrait prendre des années. L’Afrique du Sud décrit la situation comme une « campagne militaire exceptionnellement brutale menée par Israël » et estime que les circonstances ne pourraient pas être plus urgentes.