La justice kenyane a donné une claque au président du pays. La Cour d’appel du Kenya a confirmé vendredi l’illégalité du processus de révision constitutionnelle lancé par le président Uhuru Kenyatta. Ce dernier voit ainsi ses projets contrariés à moins d’un an de l’élection présidentielle.
La réforme engagée par Uhuru Kenyatta est baptisée « Building Bridge Initiative » (BBI). Comme le rapporte la BBC, elle vise à modifier la Constitution de 2010, qui a instauré un régime présidentiel, pour créer, entre autres, un poste de Premier ministre, deux vice-Premiers ministres et un chef de l’opposition et augmenter le nombre de sièges au Parlement.
La justice n’approuve pas cette initiative. « « Le président n’a pas le pouvoir, selon la Constitution, d’initier des amendements constitutionnels. Un amendement constitutionnel ne peut être initié que par le Parlement (…) ou par une initiative populaire », a déclaré le président du tribunal Daniel Musinga à l’issue des plus de dix heures de lecture de l’arrêt.
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Commandez MaintenantLes sept juges ont même ajouté que le chef de l’Etat peut faire l’objet de poursuites civiles pour avoir illégalement initié ce processus.
La réforme de Uhuru Kenyatta, un stratagème ?
En effet , la réforme du président kenyan est une source de controverse croissante depuis son lancement le 27 novembre 2019. Pour la justifier, le président Kenyatta affirme qu’elle vise à atténuer le système actuel du « winner take all » (le gagnant remporte tout) qui a provoqué des conflits post-électoraux tout au long de l’histoire du pays.
De leurs côtés, les détracteurs y voient un stratagème de Uhuru Kenyatta, qui n’est pas autorisé à briguer un troisième mandat lors des élections d’août 2022, pour rester au pouvoir en tant que Premier ministre. Certains soupçonnent un accord de partage du pouvoir avec son ancien principal opposant, Raila Odinga.