Scandale : Le Rwanda porte plainte contre la Banque de France
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Le collectif des parties civiles pour le Rwanda a déposé, le 4 décembre, une plainte visant la Banque de France pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité. Cette démarche, enregistrée auprès du doyen des juges d’instruction du Pôle crimes contre l’humanité du tribunal judiciaire de Paris, relance le débat sensible sur les responsabilités internationales durant le génocide de 1994 au Rwanda.
Selon les plaignants, la Banque de France aurait autorisé plusieurs virements financiers provenant de la Banque nationale du Rwanda (BNR) à destination de fournisseurs d’armes, alors même que ces transactions auraient contribué à l’approvisionnement en armements utilisés pendant les massacres. Ils reprochent aussi à l’institution française de ne pas avoir gelé les comptes de la BNR, contrairement à ce qu’exigeait le contexte international.
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L’enjeu majeur de l’instruction sera de déterminer si la Banque de France a manqué à ses obligations en ignorant l’embargo décrété par le Conseil de sécurité des Nations unies le 17 mai 1994, lequel interdisait toute fourniture d’armes au Rwanda alors plongé dans une spirale de violence extrême.

Pour sa part, la Banque de France a réagi en affirmant qu’aucune trace des virements incriminés n’a été retrouvée « au stade actuel des recherches ». L’institution se dit disposée à collaborer avec la justice afin d’éclaircir les faits et de vérifier la véracité des accusations.
Le génocide rwandais, qui a causé plus de 800 000 morts selon l’ONU, majoritairement des Tutsis massacrés entre avril et juillet 1994, demeure l’un des épisodes les plus tragiques et les plus analysés du XXᵉ siècle. Cette nouvelle plainte s’inscrit dans une dynamique visant à établir toutes les responsabilités, directes ou indirectes, dans le déroulement de ces crimes d’une ampleur exceptionnelle.
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