Alors qu’en Afrique des pays ont commencé à saluer l’élection controversée d’Alassane Ouattara, la France continue d’observer un silence diplomatique bruyant. C’est plutôt la sortie de crise qui intéresse Paris. Par la voie du chef de sa diplomatie, la France a dit ce qu’elle pense du dialogue que Ouattara propose à Bédié.
Ce mardi 10 novembre 2020, Jean-Yves le Drian a affirmé que “le règlement des différends entre les autorités et l’opposition doit se faire sur une base inclusive, en associant l’ensemble des forces politiques du pays dans le respect du cadre constitutionnel et dans le respect de l’Etat de droit“.
Devant l’enlisement de la situation politique avec les violences quotidiennes, Jean-Yves le Drian a appelé “l’ensemble des acteurs ivoiriens à la responsabilité, au rejet des discours de haine“.
A ce propos, il a réitéré le fait que son pays souscrit au “propos exprimé par le Secrétaire Général des Nations Unies hier concernant les arrestations, les restrictions à la liberté de mouvement dont certains acteurs politiques ivoiriens font actuellement l’objet“.
Pour la France, il urge que des discussions s’enclenchent à Abidjan. Ainsi en endossant l’appel au dialogue de Ouattara lancé à Bédié, la France demande que “des mesures concrètes” soient prises pour apaiser les tensions.
“Le Président Ouattara s’est exprimé hier devant son pays en proposant un dialogue avec l’ancien Président M. Bédié. Cela va dans le bon sens et nous souhaitons par contre que clairement des actes contribuent à l’apaisement. Des mesures concrètes et rapides doivent être prises pour tourner la page de la violence et de la division.”, a dit Jean-Yves le Drian.
Jean-Yves le Drian qui répondait à une question très directe du député MODEM Bruno Fuchs, à l’assemblée nationale, a brossé un tableau de l’actualité politique ivoirienne.
Sur la question du 3e mandat, par exemple, il a déclaré que “la voie de la France en Côte d’Ivoire est forte, y compris lorsque je me suis rendu moi-même en Côte d’Ivoire au moment où la question du 3e mandat se posait”.
“Et nous avons à plusieurs reprises, en parfaite harmonie avec l’Union Européenne fait valoir nos inquiétudes sur le climat de tensions qui a prévalu durant la tenue de ce scrutin“, a ajouté le Drian, notant que la France a “condamné les violences intervenues avant, pendant et depuis le scrutin”.