Les célibataires seraient-ils désavantagés dans le monde professionnel ? C’est la question à laquelle s’est intéressée une étude menée par l’Université de Gand, qui met en lumière un malaise plus marqué chez les travailleurs célibataires par rapport à leurs collègues en couple. Réalisée auprès de 1 509 travailleurs âgés de 18 à 65 ans, cette recherche s’est penchée sur le bien-être au travail, la pression professionnelle et la situation financière.

Premier constat : le sentiment d’injustice fiscale est largement partagé par les célibataires. Selon l’étude, 59 % des personnes célibataires, et même 61 % de celles sans enfants, estiment payer trop d’impôts par rapport aux autres catégories. Cette perception alimente un fort soutien à une réforme fiscale : 80 % des célibataires y sont favorables, mais aussi 65 % des personnes en couple, signe que le déséquilibre est largement reconnu.

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Cette pression fiscale se répercute directement sur les finances. Les célibataires sont plus nombreux à déclarer avoir des difficultés à boucler leurs fins de mois. La situation est particulièrement préoccupante pour les célibataires avec enfants, dont 37 % se disent en difficulté financière, un taux supérieur à celui observé dans les autres groupes.

Mais le mal-être ne se limite pas à l’aspect économique. Sur le lieu de travail, de nombreux célibataires estiment que l’on attend davantage d’eux que des salariés en couple. 31 % jugent que leurs obligations personnelles sont moins respectées, tandis que 26 % déclarent devoir faire preuve de plus de flexibilité, notamment en matière d’horaires ou de périodes de congés.

Les chercheurs expliquent ce phénomène par la « norme de l’employé idéal », décrite par la chercheuse Morien El Haj. Cette norme valorise un salarié toujours disponible, sans contraintes familiales, profil auquel les célibataires sont souvent assimilés. Résultat : ils seraient plus sollicités pour les heures supplémentaires ou les remplacements, ce qui accentue leur fatigue et leur sentiment d’injustice.

Cette étude met ainsi en évidence une réalité souvent invisible : au travail, le célibat peut encore être synonyme de pression accrue et de reconnaissance inégale.