C’est un bien triste constat. Que ce soit sur les chaînes de télévision, sur les radios ou dans les smartphones, les musiques du continent africain sont toujours en sous-nombre par rapport à celles des autres continents (Europe et Amérique).
Même si ce phénomène pourrait bien trouver ses origines dans la triste histoire coloniale et un complexe d’infériorité qui résiste au temps et à l’évolution, l’Afrique dispose elle aussi d’une forte identité musicale et devrait normalement s’imposer sans problème surtout à l’heure où la mondialisation facilite l’échange.
Mais comme dans tous les domaines, le problème de l’Afrique vient en grande partie des africains de part leurs actes les plus basiques et leurs habitudes.
Et comme pour tout objet quelconque qui aimerait prendre de la hauteur, la musique africaine a besoin d’une base d’écoute solide à l’origine avant de pouvoir s’exporter plus loin.
La musique africaine séduit parfois encore plus l’occident que la terre où elle est née oserons nous dire. Il n’y a qu’à observer les illustres artistes comme Alpha Blondy, Salif Keita, Youssou N’dour, Magic System,… qui font soulever des foules sans complexe sous d’autres cieux. Des rapports sérieux indiquent même que la musique africaine est moins distribuée sur le continent que dans le reste du monde où ils tirent de plus gros revenus en matière de droits d’auteurs et de revenus sur spectacle.
La crise culturelle n’est pas nouvelle mais elle semble s’aggraver avec l’écart qui sépare la musique africaine des autres qui s’agrandit. La cause parfois aussi à la faiblesse chronique des échanges culturels et musicaux intra-africains.
Parlons un peu plus de notre époque!
L’heure est à la musique moderne et aujourdhui, l’afro-pop et bien d’autres tendances(World Music, Hip-Hop, Coupé Décalé, Bikutsi, Rumba,…) sont omniprésentes dans les playlists. Les porte-étendards de cette embellie sont pour la plupart des artistes anglophones comme Wizkid, Davido, Diamond, Yemi Aladé, Sarkodie, … même si côté francophone on peut citer aussi des noms comme Toofan, Dj Arafat, Sidiki Diabaté et bien d’autres encore. On ne peut pas passer sous silence la vague camerounaise représentée elle par des artistes comme Tenor, Locko, Mr Leo,…qui s’est fait une place considérable ces dernières années et qui allie parfois anglais et français. Cependant, ces grands noms cachent une réalité crue : leur sous-représentativité à l’échelle continentale.
En concurrence sur leur propre terrain avec des artistes comme Dadju, Niska ou Naza, les nouveaux artistes peinent à se faire connaître. La faute aussi aux ainés car il faudrait que les chanteurs africains ayant acquis une forte notoriété deviennent les porte-paroles des artistes moins connus. La musique américaine en est l’exemple le plus pratique où les stars d’hier sont devenus les mentors d’aujourd’hui.
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Commandez MaintenantLe potentiel de cette nouvelle vague d’artistes africains est énorme cequi justifierait même l’assaut lancé par les majors telles que Universal et Sony sur le continent afin d’en tirer profit.
Le marché de la musique est viable en Afrique selon le rapport de Price Water House Coopers qui ajoute que dans un pays tel que le Nigeria, l’industrie musicale devance d’autres commodités : médias (anciens et nouveaux) et évènementiel.
Autre information fournie par ce rapport : les prévisions de croissance du marché de la musique africaine sur le continent représentent 4 fois celles du reste du monde, au Kenya et en Afrique du Sud. Au Nigeria, les prévisions de croissance de ce marché font 6 fois celles du reste du monde. Des chiffres encourageants qui n’auront besoin que d’action pour se voir réaliser.
Le problème est bien sûr général mais qu’en est-il du Togo?
L’histoire musicale togolaise est riche en noms prestigieux à l’instar de Bella Bellow, Afia Mala, King Mensah et bien d’autres mais parlons de cette nouvelle génération qui compte aussi de nombreux talents dans ses rangs. Parmi eux, on peut citer les têtes d’affiche comme Black-T, Mic Flammez, Almok,… et aussi la scène montante composée entre autres de Santrinos Raphaël, Pikaluz, Dia Nuella, Kiko et bien d’autres encore.
Hormis le succès international sans appel du duo Toofan, tous ces noms précité peinent à emboîter le pas.
La faute à qui ou à quoi?
Le Qui:
Les autorités gouvernementales peinent encore à reconnaître formellement le statut des artistes, cequi devrait ouvrir la voie sur une institutionnalisation du secteur pour qu’on puisse enfin parler d’industrie musicale.
Les leaders politiques feignent d’ignorer la portée économique de la musique et son impact pour la paix sociale. Mais ces dirigeants gouvernementaux n’hésitent pas instrumentaliser la musique à des fins politiciennes. Une ambiguïté typique aux gouvernements africains qui ont tendance à tout confondre.
Le qui mettra l’accent aussi sur les artistes qui affichent très souvent un manque de professionnalisme cinglant empêchant autorité comme public de s’intéresser à la chose.
Le Quoi:
Quelles actions sont menées au quotidien pour sortir de la zone rouge? L’heure est à la conscientisation des professionnels du secteur musical. Les ateliers de formation et stages sont dans une outre mesure de bons moyens d’y arriver.
Pour se perfectionner, l’artiste a aussi besoin de spectacles ou d’autres occasions pour s’affirmer mais le constat affiche plutôt un bilan mitigé.
En conclusion, la musique qu’elle soit africaine ou togolaise a indéniablement de la ressource. Cependant, il faut mener un plaidoyer auprès des leaders gouvernementaux afin qu’ils modifient leur vision des industries musicales !
Les personnalités politiques africaines doivent considérer la musique comme un outil de « soft power », mot anglais signifiant en français influence diplomatique subtile. De toute notre analyse, il paraît aussi clair que toutes les entités impliquées dans le processus musical; de la production à la distribution ont encore du pain sur la planche pour faire de ces ressources des produits vendables à l’international car c’est bien sur ce terrain que ça se joue désormais.
Source: doingbuzz