Ouganda : Une découverte majeure de 600 millions de barils de pétrole dynamise le secteur énergétique
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Après des années d’efforts et de retard dans l’exploration pétrolière, l’Ouganda vient de faire une annonce qui pourrait transformer son avenir énergétique. La compagnie pétrolière nationale ougandaise (UNOC) a récemment identifié neuf puits prometteurs dans le bloc de Kasuruban, situés dans la région stratégique du Rift Albertin. Ce gisement recèlerait environ 600 millions de barils de pétrole brut récupérable, un volume significatif qui propulse le pays parmi les acteurs majeurs de l’exploitation pétrolière en Afrique de l’Est.
Une découverte qui redessine le paysage énergétique de l’Ouganda
Le bloc de Kasuruban, couvrant une superficie de 1 285 kilomètres carrés, a été acquis en 2023 via un accord de partage de production avec l’État ougandais. Malgré l’absence de données sismiques détaillées rendues publiques, cette découverte constitue la plus importante depuis les premières trouvailles pétrolières au lac Albert dans les années 2000.
Cette avancée intervient dans un contexte où l’Ouganda développe simultanément les champs pétroliers de Tilenga et Kingfisher, exploités respectivement par TotalEnergies et la compagnie chinoise CNOOC. Ces projets visent une mise en production commerciale dès la seconde moitié de 2026, avec une capacité maximale estimée à 200 000 barils par jour.
Le bassin du Rift Albertin, un joyau énergétique en devenir
Le bassin du Rift Albertin s’impose de plus en plus comme un pôle stratégique pour l’industrie pétrolière est-africaine. Déjà riche de plus d’un milliard de barils d’équivalent pétrole et gaz, cette région voit aujourd’hui ses perspectives s’élargir grâce à la découverte à Kasuruban. Ce nouvel apport renforce la position de l’Ouganda comme acteur incontournable dans la production future d’hydrocarbures sur le continent.
Infrastructures et exportations : les chantiers clés pour la production
Pour acheminer ce pétrole vers les marchés internationaux, l’Ouganda mise sur la construction de l’oléoduc est-africain (East African Crude Oil Pipeline – EACOP), un projet colossal de 1 443 kilomètres reliant l’ouest du pays au port tanzanien de Tanga. D’un coût estimé à 5 milliards de dollars, ce pipeline est crucial pour la viabilité économique de l’exploitation pétrolière dans la région.
Malgré des défis liés au financement et aux questions environnementales, plus de 3,3 milliards de dollars ont déjà été injectés, avec TotalEnergies en tête (62% de participation), accompagné par des partenaires chinois et locaux. Les travaux avancent pour assurer une mise en service synchronisée avec la production prévue des champs de Tilenga et Kingfisher.
Vers une production pétrolière commerciale en 2026
Depuis la confirmation des premiers gisements il y a une dizaine d’années, l’Ouganda n’a toujours pas débuté la production commerciale, freiné par la complexité des infrastructures à construire et par des préoccupations environnementales majeures. Cependant, avec le calendrier actuel, la première extraction à grande échelle pourrait voir le jour dès mi-2026, marquant une étape historique pour l’économie du pays.
Enjeux stratégiques et perspectives économiques
Cette découverte revêt une importance stratégique pour l’Ouganda, qui voit dans le pétrole une opportunité de dynamiser sa croissance économique, de créer des emplois et d’attirer les investissements étrangers. Toutefois, le pays devra également gérer les défis liés à la gouvernance des ressources, à la protection de l’environnement et à l’intégration des communautés locales.
En résumé, l’annonce du gisement de Kasuruban ouvre une nouvelle ère pour le secteur énergétique ougandais, avec des retombées potentielles majeures pour l’Afrique de l’Est. La réussite de ce projet dépendra désormais de la capacité du pays à mener à bien ses infrastructures et à équilibrer développement économique et responsabilité environnementale.
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