Lors de son discours à l’Assemblée générale des Nations Unies, le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, a adressé un avertissement clair concernant une éventuelle intervention militaire au Niger suite au coup d’État, soulignant que le Mali « ne resterait pas les bras croisés ».
La CEDEAO (Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) avait menacé d’une intervention militaire pour rétablir le président renversé, Mohamed Bazoum, par les auteurs du coup d’État du 26 juillet. Cependant, Abdoulaye Diop, en tant que représentant de la junte malienne à l’ONU, a fermement déclaré que « le Mali reste fortement opposé à toute intervention militaire de la CEDEAO ».
Il a également souligné que toute action militaire au Niger, qu’il a qualifiée d’agression ou d’invasion, représenterait une menace directe pour la paix et la sécurité du Mali ainsi que pour la stabilité de la région, avec des conséquences graves. « Nous ne resterons pas les bras croisés », a-t-il ajouté.
???????????????????????????? ???????? ???????????? ????????????????????????????????, ????̀ ????’???????????????????????????????? ???????? ????????́???????????? ????????́????????́???????????? ???????? ???????? ????????????̀???????? ???????????????????????????? ???????????????????????????????????? ???????? ????’????????????????????????????????́???? ????????́????????́???????????????? ???????????? ???????????????????????????? ????????????????????, ???????????? ????????????????, ???????? ????????… pic.twitter.com/Z3Uh99alDB
— Amb. Abdoulaye Diop (@AbdoulayeDiop8) September 24, 2023
Récemment, le Mali a signé une alliance défensive avec le Niger et le Burkina Faso, prévoyant une assistance mutuelle en cas de menace contre la souveraineté et l’intégrité territoriale de ces trois pays dirigés par des militaires.
Abdoulaye Diop a ainsi critiqué la France, dénonçant sa « domination néo-coloniale ». Il a toutefois adressé des remerciements spéciaux à la Russie pour son soutien solide et son engagement dans les domaines bilatéraux et multilatéraux. Cette orientation vers la Russie marque un changement significatif dans la politique étrangère malienne, avec un déplacement de l’alliance de la France et de ses partenaires dans la lutte contre le terrorisme vers la Russie.
Dans ce contexte, la junte militaire malienne a poussé à la sortie la mission de maintien de la paix de l’ONU, la Minusma, qui doit achever son retrait d’ici la fin de l’année. Cependant, le gouvernement malien a assuré qu’il n’avait pas l’intention de prolonger ce délai.
Le Mali est aux prises avec la propagation du terrorisme depuis 2012, entraînant une crise sécuritaire, humanitaire et politique profonde. La région nord du pays connaît actuellement une reprise des hostilités, en parallèle avec le retrait en cours de la Minusma.
Pour rassurer la population malienne et la communauté internationale, Abdoulaye Diop a affirmé que toutes les mesures nécessaires avaient été prises pour garantir la continuité des services de l’État après le départ de la Minusma. Il a conclu en soulignant que le gouvernement malien était plus que jamais déterminé à exercer pleinement sa souveraineté sur l’ensemble du territoire national.