Alors que le Kenya est sur le point de déposer une législation anti-LGBT au parlement, des groupes de défense aux États-Unis ont appelé à l’arrêt des négociations commerciales entre les deux pays.
Dirigé par le député George Peter Kaluma, membre du Mouvement démocratique orange du politicien d’opposition Raila Odinga, le projet de loi criminaliserait davantage les actes homosexuels avec des peines allant d’un minimum suggéré de dix ans de prison à la peine de mort pour « homosexualité aggravée », défini comme « se livrer à des actes homosexuels avec une personne mineure ou handicapée et transmettre une maladie terminale par voie sexuelle ».
Le projet de loi sur la protection de la famille verrait également une interdiction totale de toute activité « qui promeut l’homosexualité », comme le port de drapeaux ou d’emblèmes de la communauté LGBTQ.
Le Kenya criminalise déjà les actes homosexuels avec des peines allant jusqu’à 14 ans de prison.
La campagne de Kaluma a horrifié les groupes de défense, y compris une coalition aux États-Unis qui ont appelé le président Biden à suspendre les négociations commerciales.
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La coalition, composée d’un certain nombre de groupes LGBTQI+, syndicaux, commerciaux, de lutte contre le VIH et de défense des droits de l’homme, a envoyé lundi une lettre à la représentante américaine au commerce, Katherine Tai. Le moment coïncide avec sa visite au Kenya du 17 au 19 juillet 2023 où elle va codiriger une réunion du Conseil de l’Accord-cadre sur le commerce et l’investissement (TIFA) entre les États-Unis et la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC). Dans leur lettre, les groupes ont appelé l’ambassadeur Tai à « suspendre les négociations STIP jusqu’à ce que le président Ruto s’engage à opposer son veto à ce projet de loi ».
Des membres du Congrès américain ont également écrit à l’ambassadeur en juin pour exprimer leur inquiétude : « Les États-Unis doivent indiquer clairement au Kenya et à d’autres pays qui envisagent une législation similaire que nous ne resterons pas les bras croisés alors qu’ils s’apprêtent à criminaliser ou à criminaliser davantage des personnes pour être LGBTQI+. »
Le projet de loi proposé au Kenya fait suite au nouveau projet de loi ougandais contre l’homosexualité adopté en mai par le président Yoweri Museveni. Considérée comme l’une des lois anti-LGBTQ les plus sévères au monde, elle criminalise pleinement les actes homosexuels, avec des peines possibles d’emprisonnement à perpétuité ou de peine de mort.
Au Ghana, les législateurs sont en train de modifier la législation anti-LGBTQ du pays avec des propositions d’une peine de trois ans de prison pour toute personne qui s’identifie comme LGBTQ et d’une peine de 10 ans pour toute personne qui promeut l’homosexualité.