Un ancien préfet rwandais, Pierre Kayondo, a été mis en examen mardi à Paris et placé en détention provisoire, selon des informations obtenues par l’AFP. Cette mise en examen fait suite à une enquête ouverte en France fin 2021 à la suite d’une plainte déposée par un collectif de victimes. Pierre Kayondo est suspecté de génocide au Rwanda, de complicité de génocide, de complicité de crimes contre l’humanité et d’entente en vue de commettre ces crimes.

L’interpellation de Pierre Kayondo a eu lieu mardi par les gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine (OCLCH), sur la base d’un mandat d’amener émis par un juge d’instruction. Il a ensuite été présenté à ce magistrat instructeur, qui a décidé de le mettre en examen et de le placer en détention provisoire.

Les accusations portées contre Pierre Kayondo remontent à sa période en tant qu’ancien préfet de Kibuye et ancien député dans la préfecture de Gitarama au Rwanda. Le Collectif des parties civiles du Rwanda (CPCR) avait déposé une plainte avec constitution de partie civile en septembre 2021, affirmant que Kayondo avait activement participé à l’organisation des exterminations à Ruhango et à Tambwe dans la préfecture de Gitarama. Les allégations comprennent la constitution de groupes de miliciens interahamwe, la fourniture d’armes et la participation à des réunions.

L’affaire Kayondo s’inscrit dans un contexte plus large de poursuites judiciaires visant des individus soupçonnés d’avoir joué un rôle dans le génocide rwandais de 1994. Les efforts pour poursuivre les responsables de ce génocide se poursuivent, tant au Rwanda qu’à l’étranger, soulignant l’importance de la justice internationale pour rendre des comptes et promouvoir la réconciliation.

Les fondateurs du CPCR, Alain Gauthier et Dafroza, se sont réjouis de l’ouverture de l’enquête et de la mise en examen de Kayondo, soulignant l’importance de faire la lumière sur les crimes commis pendant cette période sombre de l’histoire rwandaise.