Ce vendredi 31 mai 2002 restera à jamais gravé dans la mémoire collective du peuple sénégalais. En effet, tout portait à croire à une correction impitoyable réservée à l’équipe du défunt technicien français, Bruno Metsu, le Sénégal. Qui aurait parié sur le Sénégal? Championne du monde en titre, championne d’Europe en titre, ayant dans son effectif les trois (3) meilleurs buteurs des grands championnats européens (Thierry Henry –Arsenal–, Djibril Cissé –AJ Auxerre–, David Trézéguet –Juventus de Turin–). Même si le maître à jouer de cette redoutable équipe de France, Zinédine Yazid Zidane était blessé lors de la dernière étape de la préparation, le Sénégal semblait logiquement mal barré. Sauf qu’en football, en sport en général, le match n’est jamais gagné d’avance. D’aucuns diraient simplement : «Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant de ne l’avoir tué» et cela la France paraîtrait l’avoir appris à ses dépens, en ce jour du 31 mai 2002.
Le Sénégal renverse la France…
Amenée par le regretté Bruno Metsu, à la crinière blonde et ses yeux bleux, admirablement charismatique, la talentueuse équipe du Sénégal de 2002 avait tout simplement provoqué un «tremblement de terre» en match d’ouverture du Mondial 2002, déjouant par ricochet le plus grand nombre des pronostics. Notons que le natif de Coudekerque–Branche (France), Bruno Metsu, qui venait de rompre sa collaboration avec le Sily national de la Guinée, avait trouvé l’alchimie parfaite pour bâtir une redoutable équipe essentiellement composée de footballeurs évoluant dans le championnat français, la ligue1. Donc, face aux Bleux, l’enjeu était énorme et le défi fut remarquablement bien relevé !
Le 11 de départ était ainsi composé : Tony Mario Silva–El Hadji Omar Daff–Pape Malick Diop–Lamine Diatta–Ferdinand Alexandre Coly–Aliou Cissé–Khalilou Fadiga–Salif Alasséyni Diao–Pape Bouba Diop–Moussa Ndiaye–El Hadji Ousseynou Diouf.
Tactiquement très disciplinée et suivant à la lettre les consignes du sélectionneur d’alors, Bruno Metsu, les Lions, ce jour–là, ont rugi tout simplement. On dirait même des lions affamés lâchés sur leur proies ! Feu Pape Bouba Diop ouvrait le score sur une magnifique passe d’El Hadji Ousseynou Diouf, qui recevait une passe d’Omar Daf après qu’il ait taclé Youri Djorkaeff. Ainsi, les Champions du monde et d’Europe avaient beau proposer des phases de jeu intéressantes, avec des transitions offensives quasi mortelles, l’équipe avait tenu la dragée haute à la bande à Trézéguet, qui malgré les deux fois où ils avaient touché le montant de Tony Mario Sylva, n’ont jamais su trouver la faille. Au coup de sifflet final (1-0) de Bujsaim, le Sénégal était sur toutes les lèvres dans les coins et recoins de la planète–Terre. Tellement l’exploit était retentissant !
Des Bleus néantisés…
C’est comme si un mur s’était dressé devant le front de l’attaque de l’équipe de France ! Rien ne voulait passer pour la bande à Frank Leboeuf : la barre transversale touchée par une frappe de Thierry Henry, le poteau atteint d’une belle frappe de David Trézéguet et le sauvetage du meilleur gardien africain à l’époque, Tony Mario Sylva, sur une tentative de Leboeuf en toute fin de rencontre. Rappelons aussi que le gaucher magique, Khalilou Fadiga, avait failli scorer sur une lourde frappe qui touchait le haut du montant de Fabien Barthez. Pour la France, le sort en était jeté ! Les Dieux du foot avaient choisi leur camp et c’était le Sénégal qui tirait son épingle du jeu, ce 31 mai 2002.
Cette première victoire, aussi historique que symbolique, en phase finale d’une Coupe du monde, face à l’équipe championne du monde et d’Europe en titre, faisait vibrer tout un peuple, et par–delà tout un continent. C’étaient la liesse populaire et les célébrations de toutes sortes dans les quartiers, les campagnes, les banlieues, la diaspora,… après le coup de sifflet final d’Ali Mohamed Bujsaim. Vingt ans après cette épopée de la génération dorée de 2002, les souvenirs restent intacts et merveilleux.
Revivez le match Sénégal vs France 2002