Une célèbre guérisseuse du Burkina Faso, connue sous le nom d’Adja, a réussi à s’évader avec l’aide de militaires alors qu’elle était sur le point d’être placée en détention préventive à Ouagadougou pour coups et blessures. Cette évasion a suscité la colère et l’indignation des autorités et de l’opinion publique. Retour sur les événements qui ont conduit à cette situation tendue.
Vendredi dernier, Adja, également appelée Amsétou Nikièma, a été arrêtée en compagnie d’une dizaine d’autres personnes après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux montrant un quinquagénaire torturé par des individus se réclamant de la guérisseuse. Ces faits ont été condamnés par la justice, qui a inculpé le groupe pour séquestration, coups et blessures, ainsi que complicité.
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Une évasion surprenante et critiquée
Alors que les prévenus devaient être transférés vers leur lieu de détention, le tribunal a été entouré par des militaires armés qui exigeaient qu’on leur remette Adja. Le procureur général du Faso, Laurent Poda, a indiqué que cette remise aux militaires avait été effectuée, ce qui a suscité une vive critique de la part des autorités judiciaires. Cette action a été qualifiée d’entrave grave à l’action judiciaire, menaçant ainsi la paix sociale et la crédibilité de l’armée nationale.
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Commandez MaintenantLe gouvernement a réagi en assurant que toutes les mesures nécessaires seraient prises pour traiter ce dossier dans le respect des principes de l’État de droit, avec une tolérance zéro à l’impunité et la préservation de la paix sociale et de la sécurité.
Cependant, les critiques se sont multipliées. L’intersyndicale des magistrats du Burkina Faso a interpellé le président de transition, le capitaine Ibrahim Traoré, en tant que garant de l’indépendance de la justice. Ils ont appelé à la suspension de toutes les activités en juridiction jusqu’à l’emprisonnement de la guérisseuse. L’Union des jeunes avocats du Burkina-Faso a dénoncé une violation grave des principes de l’État de droit et une intrusion de l’exécutif dans le fonctionnement de l’autorité judiciaire.
Le Mouvement burkinabè des droits de l’homme et des peuples (MBDHP) a également apporté son soutien à l’ensemble des acteurs de la justice et condamné l’ingérence violente de l’armée dans le pouvoir judiciaire.
Adja est une guérisseuse réputée au Burkina Faso, attirant des milliers d’adeptes pour des séances de guérison de victimes de « mauvais génies ». Sa notoriété a rapidement augmenté en seulement trois ans après sa première séance.