Les autorités béninoises ont franchi un nouveau cap dans la gestion des suites de la tentative de coup d’État survenue le dimanche 7 décembre 2025. Un mandat d’arrêt a été émis le vendredi 12 décembre contre l’influenceur panafricaniste Kemi Seba, accusé d’« apologie de crimes contre la sûreté de l’État » et d’« incitation à la rébellion », selon une source judiciaire citée par l’AFP.

Cette décision fait suite à la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’une vidéo dans laquelle Kemi Seba saluait la tentative de putsch, qu’il a qualifiée de « jour de la libération » du Bénin. Dans cette publication, il affirmait que des « militaires patriotes » avaient procédé à l’arrestation du président Patrice Talon, laissant croire à un renversement du pouvoir en place. Ces déclarations ont été démenties quelques heures plus tard, l’armée béninoise ayant annoncé avoir rapidement déjoué la tentative, avec l’appui sécuritaire du Nigeria et de la France.

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Âgé de 44 ans, Kemi Seba, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, dirige l’ONG Urgences panafricanistes. Figure influente du militantisme panafricaniste radical, il dispose d’une large audience sur les réseaux sociaux, revendiquant environ 1,5 million d’abonnés. Déchu de sa nationalité française en 2024, il soutient régulièrement les régimes militaires issus de coups d’État dans la région du Sahel.

Depuis l’émission du mandat d’arrêt, l’influenceur est introuvable. Les autorités béninoises n’ont pas communiqué sur sa localisation actuelle, tandis que son avocat, Juan Branco, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

Cette affaire illustre la fermeté affichée par le gouvernement béninois face à toute tentative de déstabilisation institutionnelle. Elle relance également le débat sur le rôle des influenceurs politiques dans les crises sécuritaires et sur les limites de la liberté d’expression lorsqu’elle touche à la sûreté de l’État.