Le président sénégalais, Macky Sall, a personnellement intervenu pour résoudre un litige foncier qui a dégénéré en violents affrontements entre une communauté traditionnelle de Dakar et l’État. Les Lébous, contestataires d’un projet de construction d’une gendarmerie dans le quartier de Ngor, ont été au cœur des tensions qui ont provoqué des confrontations violentes avec les forces de l’ordre.

Face à cette situation explosive, Macky Sall a convoqué les représentants de Ngor et des Lébous tard mardi soir. Dans une tentative de résolution, il a décidé de partager équitablement le terrain entre la gendarmerie et la population locale. De plus, il a annoncé la construction d’un lycée pour apaiser les préoccupations des habitants. Cette décision vise à trouver un compromis entre les besoins sécuritaires et les aspirations de la communauté.

Un compromis trouvé entre la gendarmerie et la communauté

Les images diffusées sur les réseaux sociaux avaient révélé auparavant des affrontements entre des groupes de jeunes lançant des pierres et des engins incendiaires contre un important déploiement des forces de l’ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Le quartier de Ngor avait été bouclé, rendant presque inaccessible toute circulation dans la zone.

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Bien que les témoins aient fait état de deux décès, dont celui d’une jeune fille, lors des affrontements, aucun bilan officiel n’a été communiqué. Les autorités ont annoncé la découverte du corps d’une adolescente sur la plage de Ngor, probablement victime de l’hélice d’une embarcation.

Tensions politiques exacerbées dans un contexte électoral

Cette dispute foncière met en lumière les préoccupations des Lébous, un groupe traditionnellement engagé dans la pêche et vivant dans la presqu’île de Dakar ainsi que sur la côte ouest du Sénégal. Ils s’opposent depuis des semaines à la construction de la gendarmerie sur un terrain dont ils affirment être les propriétaires. Le manque d’infrastructures destinées à la population dans ce quartier très populaire est également dénoncé.

Cependant, il convient de souligner que ces tensions à Ngor surviennent dans un contexte politique exacerbé, marqué par les débats sur la possible mise à l’écart de l’opposant Ousmane Sonko de la course à la présidence en 2024. Les craintes d’une réaction violente de ses partisans face à une inéligibilité potentielle ont suscité une certaine tension supplémentaire.