La Guinée poursuit son ambition de transformer localement ses immenses ressources minières. La présidence guinéenne a annoncé le lancement d’un important projet de raffinerie d’alumine à Boké, dans le nord-ouest du pays. Ce projet stratégique vise à valoriser la bauxite, minerai dont la Guinée détient l’une des plus grandes réserves mondiales, en la transformant sur place plutôt qu’en l’exportant à l’état brut.

Pour l’instant, le projet en est encore au stade de l’annonce officielle, mais il s’inscrit dans une dynamique déjà engagée par les autorités de transition. Il s’agit du deuxième projet de raffinerie d’alumine rendu public après celui de Boffa, également situé dans le nord-ouest du pays. Comme pour ce premier projet, les partenaires chinois occupent une place centrale dans l’initiative de Boké.

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Le projet est désormais majoritairement porté par le consortium chinois Winning, déjà présent en Guinée à travers l’exploitation du gisement de bauxite de Boké et son implication dans le mégaprojet minier de Simandou. Cette évolution fait suite à un changement notable dans l’actionnariat. Initialement lancé en 2023 par le groupe UMSI, dirigé par l’homme d’affaires franco-guinéen Fadi Wazni, le projet ambitionnait de mobiliser des partenaires européens. L’Union européenne avait même été sollicitée, la raffinerie ayant été classée parmi les projets stratégiques pour l’approvisionnement en matériaux critiques. Toutefois, en juin, le projet n’a finalement pas été retenu par l’UE, poussant UMSI à se tourner vers ses partenaires chinois pour assurer la poursuite de l’initiative.

Selon les autorités, la mise en service de la raffinerie d’alumine de Boké est prévue pour 2028. L’usine devrait disposer d’une capacité de production supérieure à un million de tonnes d’alumine par an, un volume significatif pour l’économie guinéenne.

Ce projet s’ajoute à une série d’annonces similaires. Deux autres usines de transformation de la bauxite devraient être officialisées prochainement dans les régions de Boffa et de Boké, portant à quatre le nombre de projets annoncés en seulement quelques mois. Une dynamique qui traduit la volonté affichée de la Guinée de devenir un acteur majeur de la transformation minière en Afrique de l’Ouest.